Habituellement, c’est avec un ballon de basket à la main que Lauraine marque des points. Ici, pas de panier mais des donuts (ou anneaux suspendus) dans lesquels elle doit réussir à faire passer son drone protégé des chocs par une sphère souple.
Deux équipes s’affrontent dans l’arène. Leur objectif : marquer le plus de buts. Les drones ball commencent leur ballet aérien et, tandis qu’ils virevoltent, leur bourdonnement résonne dans la salle. Seul un ballon volant dans chaque équipe peut traverser le donut adverse. Les autres défendent. La partie se joue en trois manches de trois minutes. Les batteries des engins ont de toute manière tendance à se décharger très vite.
« Ce n’est pas facile de contrôler la manette au début mais on se prend vite au jeu », apprécie Lauraine, qui fait partie des toutes premières personnes en France à tester ce qui s’apparente à la version high-tech du Quidditch de Harry Potter. Créé en Corée du Sud, le drone soccer débarque tout juste en France. Cette nouvelle discipline est officiellement lancée à Rennes ce samedi 5 octobre au salon Tech & Play.
« Un peu de dextérité, beaucoup de concentration »
Des démonstrations et initiations sont proposées toute la journée. Hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, valides ou handicapés, le drone soccer a l’avantage d’être vraiment accessible à tous. « Cela demande seulement un peu de dextérité dans les mains et beaucoup de concentration », explique Pascal Roignau, président de l’agence FairePlay et importateur officiel français.
Le cinquantenaire a découvert le drone soccer il y a un an en Corée du Sud. « J’ai trouvé ça génial. Cela existe seulement depuis trois ans là-bas mais il y a déjà 300 000 joueurs. C’est un vrai show ! s’enthousiasme-t-il. Les drones dans les compétitions volent jusqu’à 200 km/h et rebondissent partout dans de grandes arènes de 14 m de long. »
Si la version loisirs du drone soccer est un peu moins impressionnante, les machines sont aussi moins grosses et rapides et donc plus faciles à maîtriser. Une bonne entrée en matière.
Plusieurs pays se sont laissés séduire par ce techno-sport et ont commencé à se doter d’équipes : la Chine, le Japon, la Malaisie, les États-Unis, les Pays-Bas et l’Angleterre. En France, il existe depuis peu quelques lieux où on peut s’initier, notamment en Vendée. Des arènes devraient voir prochainement le jour en Bretagne.
Pascal, qui ne cache pas ses ambitions, veut rapidement démocratiser la pratique en commercialisant des kits avec des donuts télescopiques pour jouer dans son jardin. Une chaîne de magasins serait déjà sur les rangs pour les distribuer. Objectif : susciter des vocations et dénicher le Kylian Mbappé du drone soccer. Les premiers Championnats de France sont déjà prévus en 2020, « et dans la foulée les Championnats d’Europe ».
Breizh drone show au salon Tech & Play au Parc Expo de Rennes de 10 heures à 19 heures.
Par Solenne Duro